Le monde a changé ! Nous sommes passés d’une économie centrée et dirigée par les ressources minières et pétrolières à une nouvelle économie ou la data (donnée, information) est devenue le poumon essentiel. Autrefois, les grands groupes pétroliers se taillaient la part du lion et avaient les meilleures places sur les marchés financiers ; aujourd’hui, ce sont les entreprises technologiques qui désormais occupent ces places. Ces dernières ont, par ailleurs, complètement bouleversé nos économies, nos interactions, la façon dont nous travaillons, mais aussi nos vies quotidiennes.
À la vue des enjeux économiques présents et futurs du continent, il est évident que notre système éducatif africain est totalement désuet. En plus de sa désuétude, fort est de constater que ce dernier n’a jamais véritablement été approprié à nos besoins et à nos cultures. Comment expliquer qu’après un peu plus de 40 ans d’indépendance, la majeure partie de nos pays africains n’arrivent toujours pas à se prendre en charge économiquement et sont donc fortement dépendants de l’Occident ? Particulièrement au Gabon (qui a le pire taux d’échec scolaire au monde, 37 % selon la banque mondiale) où le taux d’endettement ne représentait que 18 % du PIB en 2008, contre 64 % aujourd’hui; fort est de constater, année après année, la déchéance de la qualité de l’éducation et du système éducatif rongés par les grèves récurrentes des enseignants, mais aussi par les investissements et les financements toujours un peu plus à la baisse.
Si, comme l’affirmait Nelson Mandela, « l’éducation est l’arme la plus puissante pour changer une nation », personnellement je pense qu'elle a aussi été l’arme la plus puissante pour freiner le développement du continent africain.
Pour nous assurer un avenir meilleur, il est absolument indispensable de complètement revoir notre système éducatif et de travailler à ce qu’il réponde à nos besoins présents et futurs en tant que nation, mais aussi en tant que continent.
La grande diversité de nos ressources minières et agricoles devrait nous permettre de jouer un rôle prépondérant dans l’économie mondiale à la seule et unique condition que nous ayons la main-d’œuvre qualifiée pour en faire nous-mêmes l’exploitation et la vente. Cette main-d’œuvre qualifiée ne peut être que le fruit de la mise en place d’un système éducatif performant et parfaitement adapté à la gestion de ces ressources.
Quand allons-nous enfin sortir de la dépendance occidentale? Comment allons payer nos dettes? Comment développerons-nous nos économies? Une prise de conscience et des décisions cruciales doivent être prises aujourd’hui pour entièrement repenser et transformer l’éducation dans nos pays si demain nous voulons être capables de jouir pleinement de nos ressources.
Edouard Claude OUSSOU